Constance Cagnat-Debœuf - Pascal : « la manière d’écrire qui se fait le plus citer »
« Qui veut faire l’ange fait la bête » ; « on aime mieux la chasse que la prise » ; « le cœur a ses raisons… ». Pourquoi tant de formules des Pensées s’impriment-elles dans la mémoire du lecteur, au point d’être aujourd’hui entrées dans notre langue ? Lecteur d’Epictète et de Montaigne, Pascal a découvert que certains styles étaient, plus que d’autres, faciles à mémoriser. L’expérience de la polémique, lors de la campagne des Provinciales, comme sans doute celle de la prière et de la lecture des Psaumes, l’ont convaincu de l’importance d’armer son lecteur « d’éblouissantes citations » (Philippe Sellier). Aussi Pascal a-t-il lui-même écrit avec la volonté d’être mémorisé. Ce dessein commande dans les Pensées le choix de formes brèves, comme la maxime et le proverbe, et poétiques, comme le verset. Un langage simple, souvent concret, sert la fulgurance du trait et la résonance de l’image.