Le Chant des Justes

« La beauté, c’est la justice parfaite », Albert Camus, Carnets (1955)

En écho au triptyque  “ Le Psaume et sa chanson ” créé pour l’Académie Bach en 2015, le Concert des Planètes a choisi de tisser un prolongement aux motifs de la louange, du pardon et de l’espoir – piliers poétiques saillants du psautier de David – dans l’exploration du chant de son discret héraut, celui de l’homme juste.

Entendons l’homme résigné, qui fait face à l’absurdité du chaos qui l’enclot, incarné par Moïse, David ou Aaron, l’homme révolté, en quête de “ mesure ”, de “ justesse ”, pour qui le oui est un préalable au non. En somme, le chant d’un homme dont la clameur ou la plainte est portée par une fidélité centrale aux symboles de la nature, par une humanité capable de beauté et d’amour.

Claude Goudimel, Jan Pieterszoon Sweelinck, Claude Le Jeune ou encore Jean Servin, comptent parmi ces musiciens de la Renaissance pour qui l’homme juste s’incarne vertueusement entre la morale et l’esthétique, au cœur même de l’équilibre fragile et parfait de l’éphémère espace-temps formé par le contrepoint musical. Ils s’émeuvent en conversations qui font trêves, épineuses et fragiles à la fois, formes brèves de périlleuses démocraties, petits cosmos de beauté soufflés à l’adresse des discordants “ sans raison ”, comme dit le psalmiste au psaume 148, tendues vers une justice parfaite.

Le Concert des Planètes

Guillemette Beaury et Gladys Roupsard, cantus
Maëlle Javelot, altus
Léon Roch et Damien Rivière, tenor
Victor Requier, basse
Raphaelle Thomas, flûtes et musette de cour
Alice Cota, Anne-Sophie Eiselé, Naomi Inoué, violes
Ghislain Dibie, orgue positif

Alice Cota et Ghislain Dibie, direction artistique