Novembre 1652. Le célèbre luthiste parisien Charles Fleury, sieur de Blancrocher vient de mourir. Pour lui rendre un dernier hommage, ses amis Froberger, Couperin, Gaultier-le-Jeune et Dufaut se réunissent et évoquent les soirées musicales passées ensemble à son domicile, où il aimait recevoir les artistes de passage.
Pour tout claveciniste distingué, le seul nom de Blancrocher évoque un monde de poésie imagée, descriptive, nostalgique voire pathétique. Il renvoie immédiatement aux deux somptueux « Tombeaux » – deux pièces majeures dans le répertoire de clavecin au XVIIe siècle – composés par Couperin et Froberger à la mémoire du luthiste parisien. Deux autres hommages en musique, moins connus des clavecinistes, lui sont également dédiés : des pièces écrites pour le luth par François Dufaut et Denis Gaultier.
En France, depuis la Renaissance, le répertoire de luth a toujours été très lié à celui du clavecin. La polyphonie, la danse, les formes d’expression plus libres sont autant de terrains de jeu communs ; il n’est donc pas rare qu’un instrument « emprunte » à l’autre quelque pièce écrite pour son alter ego.
Distribution
Pierre Gallon, clavecin flamand de Marc Ducornet d’après Rückers (1624)
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Pour le claveciniste Pierre Gallon, la musique est d’abord une aventure collective : celle qui le mène aujourd’hui encore à s’investir au sein d’ensembles de renom tels que Pygmalion (Raphaël Pichon), Le Poème Harmonique (Vincent Dumestre), Correspondances (Sébastien Daucé), Les Musiciens de Saint Julien (François Lazarevitch) ou encore le Caravansérail (Bertrand Cuiller). Mais cette aventure emprunte d’autres chemins tout aussi captivants lorsque Pierre explore l’immense répertoire soliste du clavecin depuis la Renaissance jusqu’à nos jours.
Le disque de ce programme s’est vu décerner à sa sortie le Diapason d’Or – Événement du mois de mai 2020, ainsi que ffff de Télérama et le CHOC de Classica.
« Gallon n’est pas un musicien de l’effet. D’une pénétrante subtilité, son art préfère laisser leur entière place aux silences (étreignant dans le Tombeaux de Froberger) et aux résonances (magnifiant les errances du Prélude à l’imitation de Froberger de Couperin) pour mieux happer l’auditeur. Il offre ici une réalisation de très haut vol, d’une densité par instant presque suffocante où passe néanmoins assez d’air voire d’ivresse (l’irrésistible pulsation des gigues) pour qu’elle ne soit jamais écrasante. » Jean-Christophe Pucek, Diapason
Programme
Johann Jakob Froberger (1616 – 1667)
Meditation, faite sur ma Mort future
Tombeau fait à Paris sur la mort de Monsieur Blancheroche
Tocade
Denis Gaultier (1603 – 1672)
Les larmes de Gauttier ou Le Tombeau de Blancrocher
Louis Couperin (ca. 1626 – 1661)
Prélude à l’imitation de Mr. Froberger
Johann Jakob Froberger
Allemande faite à Paris – Courante – Sarabanda – Gigue
François Dufaut (bef. 1604 – 1672)
Tombeau de Mr Blanrocher – Courante – Sarabande – Gigue – Gavotte
Louis Couperin
Prélude – Allemande Grave – Courante – Tombeau de Mr. de Blancrocher
Bernard Foccroulle (né en 1953)
Tombeau pour ceux qui n’en ont pas (2019)
Charles Fleury de Blancrocher (ca. 1605 – 1652)
L’Offrande, allemande de Blan-Rocher
Tarifs
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