Il ne faudrait pas croire qu’évoquer la Résistance en chansons soit un temps musical de recueillement et de deuil, de séance d’Histoire magistrale où les mots et les mélodies doivent être recouverts du voile de la compassion. Chanter la Résistance, c’est invoquer la force vive et la joie solaire de toutes ces femmes et hommes qui pour beaucoup avaient à peine 20 ans.
Ces résistantes, femmes de l’Armée des Ombres, s’engagent dans un combat qui n’a d’égal que leur courage et leur sacrifice. Leurs idéaux et leurs valeurs passent avant toute chose. C’est une guerre dissimulée qu’elles réalisent, un combat effrayant qui met en danger leur famille et leurs proches. Pourtant, il y a une fierté affirmée de s’opposer aux fascistes et presque une joie à émanciper le monde. Ces femmes sont modernes et elles s’interdisent de suivre les mensonges de la Collaboration. Se battre, elles savent le faire, mais elles savent aussi se moquer de l’ennemi par des mots et par des refrains. Mussolini, Hitler, Pétain, Laval et d’autres en prennent pour leur matricule. On les exècre gaillardement sur des airs connus de l’entre deux guerres, sur des chansons aussi du folklore ancien et sur quelques mélodies nouvelles qui se retrouvent à la mode, ou pas. Les chansons de la Résistance sont souvent drôles et cocasses.
A force de côtoyer l’horreur, on cherche à se dépasser par la légèreté des refrains quotidiens. Les résistantes sont des amazones dissimulées qui ne reculeront devant rien, mais qui pourraient se retrouver, du jour au lendemain, entre les mains de la Gestapo, ne serait-ce qu’à cause d’une chanson trop bien parodiée. Tant pis, elles se risquent à chanter contre l’ennemi puisque ce sont des héroïnes.
Les Lunaisiens
Arnaud Marzorati, chant
Anthony Millet, accordéon
Deborah Livet, musicologue
Programme
Le temps des cerises (musique d’Antoine Renard, paroles de Jean Baptiste Clément dédiées à une ambulancière rencontrée lors de la Commune de Paris en 1871)
Les terroristes (Claude Chardon)
Les sangsues (Germaine Montreuil / sur l’air traditionnel de « La Carmagnole »)
Les pillards (Germaine Montreuil)
Comme une eau sombre (Marcelle Rigaux)
Chanson d’Occupation (Germaine Montreuil)
Ronde du bon pain (Germaine Montreuil)
Mussolini (Geneviève Bianquis / sur l’air traditionnel de « Cadet Roussel »)
Sous le joug d’Hitler (Lucie van Ameroughe)
Emploi du temps (Denise Sauvageot / sur l’air traditionnel de « Malbrough s’en va-t-en guerre »)
Maréchal, les voilà ! (Madame Albentosa / sur l’air de « Maréchal, nous voilà ! », musique d’André Montagard et Charles Courtioux d’après un air composé par Casimir Oberfeld pour le film « La Margoton du bataillon »)
La Résistance (Madame Joseph Maillard / sur l’air de « L’Internationale », musique de Pierre Degeyter, paroles d’Eugène Pottier écrites lors de la Commune de Paris en 1871)
Sentinelle du ciel (Madame Bucalo)
Quand il pleut (Janine Rousseau / sur l’air de « Le clocher de mon coeur, » musique de Johnny Hess, paroles originales de Maurice Vandair)
Pour une bêtise (paroles d’institutrices anonymes / sur l’air de « Bel Ami », musique de Theo Mackeben, paroles originales de Louis Poterat)
(ordre non définitif)
Tarif C
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