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Robert Wornum (Londres 1780 – Londres 1852)

Ce facteur anglais commence son métier en s’associant avec George Wilkinson, installé Oxford Street en 1810. Un incendie en 1812 met fin à ce partenariat. Installé Store Street, il est considéré comme l’inventeur de petits pianos droits dès 1811-1813. Il brevète une mécanique pour ces instruments en 1826. Cette étape importante dans le piano droit donnera naissance au « Cottage Piano » et au piano Piccolo, puis au pianino de Pleyel qui utilisera l’idée de Wornum. Dans les années 1840 il fut un des premiers à utiliser pour ses pianos droits une mécanique à lanière, dont le principe fut inventé par le facteur belge Hermann Lichtenthal en 1832. Il meurt en 1852 et son fils Alfred Nicholson Wornum lui succède.

Ce modèle illustre un aspect très intéressant de l’histoire des claviers touchant la forme des instruments. Au début du XVIIIe siècle, avec les premiers instruments de Bartolomeo Cristofori, le piano a d’abord pris place dans des caisses de clavecins dont les facteurs maîtrisaient pleinement les principes de construction, notamment en ce qui concerne la résistance à la tension des cordes. Dans les premières décennies du XIXe siècle, la forme du grand piano se transforme, en queue ou en aile d’oiseau telle qu’elle est encore aujourd’hui. Mais en parallèle, dès la fin du XVIIIe siècle, une autre forme se développe encore plus, celle issue de la caisse du clavicorde, rectangulaire et donc plus simple à construire (piano carré, ou square piano en anglais). Ce sera la plus répandue jusque vers 1850, et même encore plus tard aux États-Unis.

Il semble que Robert Wornum ait été le premier à proposer une troisième forme, plus compacte, avec des cordes verticales et courtes, qui a donné naissance au piano droit, lequel a connu ensuite l’immense succès qu’on sait. La question de la verticalité des cordes posait des problème de positionnement de la mécanique et de contrôle de la gravité. Wornum a donc dû mettre au point une mécanique spécifique, copiée largement ensuite, notamment par Camille Pleyel pour ses pianinos à partir de 1829.

En l’absence de registres d’atelier conservés, il est difficile de dater avec précision les instruments de Wornum. On peut estimer que cet exemplaire, numéroté 7107, pourrait avoir été construit vers 1835-1840. À notre connaissance, il n’y a pas de piano Piccolo Wornum dans les collections publiques françaises, ni même d’autres modèles de ce facteur.

Données techniques

Provenance : don à l’Académie Bach du collectionneur et pianiste Alain Roudier
Non restauré. État original

Inscriptions sur la planche d’adresse :
Royal Patent Equal Tension/Piccolo Piano Forte-Invented and Manufactured by/Robert Wornum/Music Hall.Store Street.Bedford Square London