Même si nous ne possédons aujourd’hui qu’une quantité limitée de ses œuvres, le compositeur allemand Johann Caspar Ferdinand Fischer (1656-1746) se place, par la qualité de ces pièces, comme un maillon essentiel de la musique pour clavier au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles. Comme beaucoup de musiciens de son temps, Bach compris, il est marqué par l’influence française post-Lully et compose des suites de danses construites sur ce modèle, mais en portant une attention toute particulière à la diversité des danses choisies, qui varient d’une suite à l’autre, principalement dans son « Parnasse musical » (Musicalischer Parnassus, 1738), composé de neufs suites titrées du nom de chacune des neufs Muses. Ses préludes et fugues, contemporains de ceux de Bach, constituent aussi un apport très intéressant à ce type d’écriture.
La discographie de Fischer est injustement modeste. Le disque qui lui a été consacré en 2015 par Elisabeth Joyé comble ce manque et met parfaitement en valeur la richesse créative du compositeur. Les instruments utilisés sont magnifiques : un clavecin de Philippe Humeau d’après Fleischer, et l’orgue du Temple du Foyer de l’âme (Paris), construit en 2009 par Quentin Blumenroeder.